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Une grosse boule de poils ingérée peut bloquer le tractus intestinal d’un chat et constituer une menace mortelle. Voici comment les éviter.
De temps en temps, votre chat, par ailleurs très méticuleux, fait une chose alarmante et quelque peu dégoûtante. Il se réveille d’une sieste paisible, se dresse sur ses pattes, vomit convulsivement pendant quelques instants et recrache ce qui semble à première vue être un amas humide. Ce que l’animal a dégorgé – au milieu du sol de votre cuisine ou, pire encore, au milieu de votre précieux tapis persan – est un trichobézoard, un amas de poils non digérés que l’on appelle communément une boule de poils.
Malgré le terme, les boules de poils dégorgées ne sont généralement pas rondes. Elles sont souvent fines et cylindriques, ressemblant davantage à un cigare ou à une saucisse qu’à une boule. Selon Richard Goldstein, DVM, professeur agrégé de médecine des petits animaux au Collège de médecine vétérinaire de l’Université Cornell, la forme allongée d’une boule de poils recrachée est due à l’étroitesse du tube alimentaire (œsophage) dans lequel elle se développe ou par lequel elle passe lors de son voyage de l’estomac du chat vers le monde extérieur. Toutefois, il note qu’une boule de poils qui n’est pas dégorgée et qui reste dans l’estomac est effectivement ronde, « comme une éponge ou une chaussette roulée ».
Les boules de poils régurgitées sont de taille variable ; bien qu’elles mesurent généralement environ un pouce de long, elles peuvent atteindre cinq pouces de long et un pouce d’épaisseur. La couleur est principalement celle du pelage du chat, assombrie par la couleur de la nourriture de l’animal et par diverses sécrétions gastriques, telles que la bile verte. Les matières éjectées ont généralement une odeur désagréable mais tolérable.
Potentiel de danger
Les boules de poils sont le sous-produit désagréable d’une habitude normale. Lorsque votre chat fait sa toilette, il avale beaucoup de poils. En effet, les minuscules projections inclinées vers l’arrière (papilles) qui rendent la surface de sa langue rugueuse propulsent les poils dans sa gorge et dans son estomac. Malheureusement, explique le Dr Goldstein, le principal composant structurel du cheveu – une substance protéique résistante et insoluble appelée kératine – est indigeste. Si la plupart des poils avalés finissent par traverser le tube digestif de l’animal et sont excrétés intacts dans les fèces, une partie reste dans l’estomac et s’accumule progressivement en un amas humide, la boule de poils.
Selon le Dr Goldstein, il n’est pas rare qu’un chat régurgite une boule de poils toutes les semaines ou toutes les deux semaines. Hormis le désagrément pour le propriétaire, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Cependant, la boule de poils peut constituer une grave menace pour la santé si elle devient trop grosse pour passer à travers les sphincters étroits menant de l’œsophage à l’estomac ou de l’estomac au tractus intestinal. Une boule de poils qui parvient à passer dans l’intestin grêle et à s’y loger fermement constitue également une menace. « C’est rare, mais c’est très grave lorsque cela se produit. Sans intervention chirurgicale, elle peut être fatale ».
Lever l’obstruction
Un chat léthargique, qui refuse de manger pendant plus d’un jour ou deux ou qui a eu des épisodes répétés de crachats improductifs ou de véritables vomissements doit être examiné par un vétérinaire sans tarder, conseille-t-il. Il est possible que les mictions fréquentes n’aient rien à voir avec les boules de poils. Il peut s’agir d’un autre problème gastro-intestinal ou d’une affection respiratoire, comme l’asthme, auquel cas un traitement d’urgence peut s’avérer nécessaire.
Le diagnostic d’occlusion intestinale repose sur un examen physique, des analyses sanguines, des radiographies, éventuellement une échographie, et sur l’historique des régurgitations de boules de poils de l’animal. Si une occlusion est détectée, une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour retirer la boule de poils. Le plus souvent, cependant, le traitement sera axé sur la protection des intestins grâce à plusieurs jours de soins cliniques comprenant l’utilisation d’un laxatif pour déplacer la boule de poils dans le tube digestif.
Bien que les laxatifs puissent être efficaces pour faciliter le passage d’une boule de poils tenace, le Dr Goldstein conseille vivement aux propriétaires de ne jamais donner de laxatif à leur chat sans l’accord et la supervision d’un vétérinaire. Le même conseil s’applique à l’utilisation de régimes alimentaires commerciaux qui prétendent être efficaces pour prévenir ou soulager une telle obstruction.